En vivant en Tunisie, on ne peut être déçu intellectuellement que par deux choses, à la limite du suicide : le « Patrimoine » et la presse.
Concernant le patrimoine culturel, ça ne nous raconte que la stupidité d'un pays qui a récemment connu l'éducation. C'est un patrimoine primitif. Mais ceci est explicable facilement avec l'histoire de la Tunisie. On n'a commencé de sortir des ténèbres qu'avec l'occupation française, et notre grand pas était initié par Bourguiba.
Mais concernant la presse, c'est vraiment un sujet qui me préoccupe depuis mon adolescence. Pourquoi toute cette médiocrité ? D'où vient toute cette ignorance couplée avec les mauvaises intentions ? Paradoxalement, les titres sont accrocheurs, et toujours on a les mêmes idôles qui font la une (sans rien faire) : exactement les types qui nous entraînent dans la catastrophe !
D'accord, voici ce qu'il y a sur la une de notre quatrième autorité : les figures du nationalisme arabe, mort depuis les soixantaines du siècle dernier, que nos journaux essaient toujours de le réanimer.
Ceci est le point qui m'intrigue vraiment : pourquoi on fait la propagande pour des gens comme Saddam Hussein ou Gamal Abdenasser bien que leur impact catastrophique sur leurs peuples est irréversiblement incontournable ?
Et les analyses... qui n'ont rien d'analytique ! Oui, lisez bien : toutes les mentalités malades que l'un de nous peut rencontrer sur la rue a sont équivalent dans une pages des tabloïdes tunisiens arabophones : théorie de conspiration, xénophobie et ethnocentrisme, et une banalisation de la situation politique en « Bien » et « Mal ».
Parfois je me dit que la presse tunisienne est la cause, et parfois je me dit que non, c'est la conséquence, et je n'arrive pas à avoir une certitude, sous l'ombre du conseil historique de Nietzsche : « il ne faut jamais confondre la cause et la conséquence »1 mais aujord'hui, en ecrivant ces lettres, je me rends compte que ça vient généralement de la médiocrité de notre société et de notre culture, et que la presse tunisienne, joue tout simplement le rôle de la cause et de la conséquence. Elle maintient la médiocrité, et l'alimente encore. Et pour la justice, je dis que la presse arabe en général a exactement les mêmes traits.
Pour finir, il y a un petit mythe que vous ne le croiserez qu'ici, dans le « monde arabe » : c'est que la presse occidentale est manipulée par la politique ! Et je suis certains que celui qui y croit n'a jamais acheté un journal occidental, voire visité un pays occidental.
Lorsque l'homme est programmé, il n'arrivera jamais à comprendre, mais il soulignera juste les traits qui peuvent lui fournir une justification, même s'ils ne représentent qu'un mirage. Il ne pourra jamais voir le château devant lui, mais il aura la capacité inexplicable de trouver une larme parmi les roses, sur laquelle il fondera sa théorie de la décadence du château.
Il ne saura jamais que c'est sa propre décadence.
Concernant le patrimoine culturel, ça ne nous raconte que la stupidité d'un pays qui a récemment connu l'éducation. C'est un patrimoine primitif. Mais ceci est explicable facilement avec l'histoire de la Tunisie. On n'a commencé de sortir des ténèbres qu'avec l'occupation française, et notre grand pas était initié par Bourguiba.
Mais concernant la presse, c'est vraiment un sujet qui me préoccupe depuis mon adolescence. Pourquoi toute cette médiocrité ? D'où vient toute cette ignorance couplée avec les mauvaises intentions ? Paradoxalement, les titres sont accrocheurs, et toujours on a les mêmes idôles qui font la une (sans rien faire) : exactement les types qui nous entraînent dans la catastrophe !
D'accord, voici ce qu'il y a sur la une de notre quatrième autorité : les figures du nationalisme arabe, mort depuis les soixantaines du siècle dernier, que nos journaux essaient toujours de le réanimer.
Ceci est le point qui m'intrigue vraiment : pourquoi on fait la propagande pour des gens comme Saddam Hussein ou Gamal Abdenasser bien que leur impact catastrophique sur leurs peuples est irréversiblement incontournable ?
Et les analyses... qui n'ont rien d'analytique ! Oui, lisez bien : toutes les mentalités malades que l'un de nous peut rencontrer sur la rue a sont équivalent dans une pages des tabloïdes tunisiens arabophones : théorie de conspiration, xénophobie et ethnocentrisme, et une banalisation de la situation politique en « Bien » et « Mal ».
Parfois je me dit que la presse tunisienne est la cause, et parfois je me dit que non, c'est la conséquence, et je n'arrive pas à avoir une certitude, sous l'ombre du conseil historique de Nietzsche : « il ne faut jamais confondre la cause et la conséquence »1 mais aujord'hui, en ecrivant ces lettres, je me rends compte que ça vient généralement de la médiocrité de notre société et de notre culture, et que la presse tunisienne, joue tout simplement le rôle de la cause et de la conséquence. Elle maintient la médiocrité, et l'alimente encore. Et pour la justice, je dis que la presse arabe en général a exactement les mêmes traits.
Pour finir, il y a un petit mythe que vous ne le croiserez qu'ici, dans le « monde arabe » : c'est que la presse occidentale est manipulée par la politique ! Et je suis certains que celui qui y croit n'a jamais acheté un journal occidental, voire visité un pays occidental.
Lorsque l'homme est programmé, il n'arrivera jamais à comprendre, mais il soulignera juste les traits qui peuvent lui fournir une justification, même s'ils ne représentent qu'un mirage. Il ne pourra jamais voir le château devant lui, mais il aura la capacité inexplicable de trouver une larme parmi les roses, sur laquelle il fondera sa théorie de la décadence du château.
Il ne saura jamais que c'est sa propre décadence.
Commentaires
c'est pour dire toute la distance qui sépare notre société en entier et pas seulement les journalistes de "la société de savoir" rêvée par quelques fous rêveurs de ce pays.
Pour avoir une société de la culture, il faut des gens qui comprennent, se passionnent et vivent pour la culture. un homme qui n'a pas la passion du beau, du sublime, du supérieur.
C'est un sujet vaste, qui requiert une critique profonde. Mais je n'ai peut être pas l'espace ici pour approfondir les choses.
A mon avis, la situation de "l'esprit" tunisien résulte de plusieurs facteurs:
-La situation économique. La culture, le savoir et l'intelligence sont parfois un luxe pour qui lutte pour la survie.
-Le poids des traditions. Notre société est en train de vivre une fausse modernité. Une modernité creuse. Enlevez les portables, voitures et éléctricité et vous verrez que les Tunsiens modernes sont les mêmes de l'époque du bey ou de Ali ben Ghdhahem.
-La rareté des sources d'infos dans ce pays. Internet ne peut pas encore remplacer une presse et un service audiovisuel médiocre. L'irruption de la télé satellite, malgré la mauvaise humeur des autorités, change petit à petit la donne mais ce n'est pas encore suffisant.
-La pression des autorités. Vaste sujet.
Je reprendrai ces points, et peut être bien d'autres dans mon blog.